Le 12 nov. 2025
De 8h45 à 17h
Pour l'inscription en présentiel, veuillez cliquez ici.
Notre équipe est fière d’offrir un événement s’adressant aux intervenantes et intervenants œuvrant dans les ressources d’aide aux personnes victimes, dans les milieux de la justice, de la santé, des services sociaux ou du milieu communautaire, ainsi qu’aux personnes victimes d’infractions criminelles et à leurs proches. Il cible également les chercheuses et chercheurs, ainsi que toute personnes intéressées par les enjeux qui seront traités lors de ce colloque.
Le colloque se déroulera sur une journée et aura lieu le 12 novembre 2025 à partir de 8h45.
Pour les participants à distance, nous souhaitons offrir une expérience inclusive :
Notez que pour les personnes en webdiffusion en direct, seuls les ateliers dans la salle principale seront diffusés. Détails à venir.
L’événement s’amorcera puis se terminera pas deux conférences en plénière, sous les thèmes :
La violence en ligne est un phénomène genré et en croissance dans l’ensemble des pays depuis les dernières années[1]. Les femmes de couleur, les personnes en situation de handicap, ou encore les personnes 2ELGBTQI+ sont particulièrement touchées. Les moyens de la violence numérique sont multiples et le Canada comme le Québec proposent des solutions pour lutter contre et offrir des outils aux personnes victimes. On peut notamment penser au récent projet de loi québécois concernant la lutte contre le partage d’images intimes sans consentement[2].
Le contrôle coercitif, victimisation faisant l’objet de réflexions actuellement, désigne les stratégies utilisées par un partenaire ou ex-partenaire pour notamment contrôler la personne victime. Le suicide forcé dans un contexte de violence conjugale est un phénomène encore peu connu et une conséquence de celle-ci et du contrôle coercitif. Le cycle de violences qui mène à un suicide forcé rappelle celui observé dans les cas de féminicides où l’agresseur impose progressivement son emprise en rabaissant, culpabilisant et isolant la personne victime. Dans un contexte d’un suicide forcé, contrairement à un homicide où l’agresseur commet l’acte, c’est la victime qui met fin à ses jours, submergée par un sentiment de désespoir profond et l’absence perçue de solutions.
« La France fait partie des rares pays à reconnaître légalement l’existence des suicides forcés (et le premier en Europe), qui touchent principalement des femmes. La loi du 30 juillet 2020 a introduit l’infraction de harcèlement par conjoint ou ex-conjoint ayant conduit la victime à se suicider ou à tenter de se suicider. Un délit passible de dix ans de prison et 150 000 euros d’amende ». Journal Le monde[3].
Notez que pour les personnes en webdiffusion en direct, seuls les ateliers dans la salle principale seront diffusés. Détails à venir.
Pour les choix ateliers offerts en matinée et en après-midi, nous aurons la chance de recevoir plusieurs conférencières et conférenciers qui traiteront de thèmes portant sur différentes formes de victimisation :
On observe ces dernières années une hausse de la violence envers les personnes 2ELGBTQI+. Parmi ces violences, les thérapies de conversion sont une forme encore méconnue, qui pourtant a des conséquences graves sur les personnes victimes, et touche majoritairement les jeunes personnes[4]. Cette victimisation a fait l’objet de récentes discussions et de nouvelles législations. Le gouvernement du Québec a en effet adopté en 2020 la Loi pour protéger les personnes contre les thérapies de conversion dispensées pour changer leur orientation sexuelle, leur identité de genre ou leur expression de genre. Et en 2022, la thérapie de conversion a été ajoutée à la liste des infractions criminelles prévues au Code criminel. Pourtant ces pratiques persistent et les droits et recours pour les personnes qui en sont victimes sont encore méconnus.
Les stérilisations imposées et forcées sont une forme de violence basée sur le genre et de violence obstétricale. Il est envisagé de se pencher plus spécifiquement sur les stérilisations forcées et imposées des femmes autochtones au Québec, dont la dernière recensée remonte à 2019. En 2022, la chercheuse Suzy Basile, professeure à l’École d’études autochtones de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), publie son premier rapport sur l’état de la situation[5]. Parallèlement, le Comité sénatorial permanent des droits de la personne recommande de trouver des solutions pour faire cesser cette pratique et de criminaliser cet acte[6] et un projet de loi au Sénat est ensuite déposé, soit le projet de loi S-250, qui prévoit l’ajout de cette infraction au Code criminel
. Pour porter plus loin l’état des connaissances sur le sujet, la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL), en collaboration avec l’UQAT, a lancé la deuxième phase de recherche.
La coercition reproductive, une forme de violence contre les femmes encore méconnue, englobe le sabotage contraceptif, les pressions liées à la grossesse et la coercition pendant celle-ci. Bien que les recherches soient encore embryonnaires, cette violence s’ajoute souvent à d’autres violences conjugales, mais peut également survenir dans des relations intimes exemptes d’autres formes de violence. Il est essentiel de reconnaître ces actes comme une forme de violence[8]. En 2014, la Cour suprême du Canada a reconnu un cas de sabotage contraceptif, où le consentement d’une personne victime à une relation sexuelle avec un condom intact est devenu invalide après que l’homme l’a intentionnellement endommagé[9].
La traite de personnes aux fins de travail forcé consiste à contrôler et à exploiter le travail ou les services offerts par une personne en utilisant la violence, la coercition, la tromperie ou encore la fraude. Elle peut avoir lieu dans tous les secteurs d’activités, mais il est connu qu’elle se produit plus souvent dans le domaine de la construction, des services, de l’industrie manufacturière, de l’agriculture et du travail domestique. Au surplus, elle touche davantage des personnes vulnérables, comme les travailleuses et travailleurs étrangers ou celles avec un statut d’immigration précaire ou sans statut[10], ou encore les personnes autochtones, de couleurs, en situation de handicap ou sans abris [11]. Lors de sa visite au Canada, le Rapporteur spécial sur les formes contemporaines d’esclavage fait état de la situation et recommande plusieurs pistes d’actions pour protéger les personnes victimes[12].
Un mouvement sectaire se trouve à être en rupture contestataire avec les valeurs dominantes de la société moderne et/ou avec la religion dominante et, plus il se trouve à être en rupture contestataire, plus il développe l’esprit sectaire[13]. Les enfants grandissant dans un tel milieu peuvent être à risque de danger ou être victime de diverses formes de maltraitance. L’isolement social, qu’elle soit physique et/ou psychologique, en est notamment l’une de ces formes et représente l’une des caractéristiques des groupes sectaires ou des communautés fermées. Cet isolement alimente la crainte des enfants vis-à-vis l’extérieur, qui constitue une menace, ainsi qu’envers les non-membres. En leur imposant l’idéologie sectaire comme seul moyen de socialisation, cela amène l’enfant à obéir aux exigences parfois extrêmes de son milieu d’appartenance, mais également croire que l’abus ou la négligence qu’il subit est voulue par l’Être supérieur[14]. Des difficultés s’imposent également à la sortie des enfants dans ces communautés, et l’intervention dans ce contexte de victimisation comporte de nombreux défis et facteurs de risque.
La violence sexuelle commise par un.e professionne.le de la santé sur un.e client.e constitue une problématique identifiée et reconnue depuis plusieurs années, mais qui nécessite davantage d’attention au Québec. En effet, les multiples conséquences possibles, la complexité des dynamiques de pouvoir entre client.es et professionnel.les, le faible taux de divulgation, les difficultés associées à l’exercice des droits et des recours et à l’obtention de réparation, tout comme la méconnaissance des ressources d’aide sont autant de facteurs qui exigent la mise en place de stratégies de sensibilisation auprès des personnes victimes, de leurs proches, du public, des intervenant.es et des membres d’un ordre professionnel. Au Québec, il est interdit aux professionnel.les d’utiliser leur relation pour avoir des relations sexuelles, poser des gestes ou tenir des propos sexuels envers leur clientèle. Malgré cela, chaque année, plusieurs abusent de leur pouvoir et de la vulnérabilité des client.es. L’ampleur réelle de la violence sexuelle commise par des professionnel.les de la santé reste difficile à évaluer en raison du faible taux de divulgation. Mythes, préjugés et méconnaissance des recours amplifient les conséquences, complexes et graves, pour les personnes victimes, qui sont majoritairement des femmes.
Dans les premières semaines de septembre, vous recevrez un courriel comprenant le programme complet du colloque en PDF, vous permettant de faire vos choix d’ateliers.
Chaque personne participante doit être inscrite individuellement à l’événement.
L’inscription doit se faire au nom de la personne participante, avec son adresse courriel, que ce soit par elle-même ou par un collègue agissant en son nom.
Chaque participant recevra un courriel de confirmation d’inscription personnalisé.
Ce courriel pourra servir d’attestation de participation à la journée du colloque, qui totalise 5,5 heures de formation.
Pour les personnes qui souhaitent participer en virtuel :
Pour formuler une demande d’annulation et de remboursement, veuillez contacter aqpv@aqpv.ca
[1] Voir notamment à ce sujet Nations Unies, 2023, « Nouvelles technologies : des armes de la violence de genre » disponible en ligne :https://unric.org/fr/nouvelles-technologies-des-armes-de-la-violence-de-genre/
[2] Projet de loi n° 73, Loi visant à contrer le partage sans consentement d’images intimes et à améliorer la protection et le soutien en matière civile des personnes victimes de violence.
[3] https://www.lemonde.fr/comprendre-en-3-minutes/video/2023/12/31/le-suicide-force-est-il-une-forme-de-feminicide-comprendre-en-trois-minutes_6208507_6176282.html
[4] Voir notamment Assemblée générale des Nations Unies, A/HRC/44/53, Rapport de l’expert indépendant sur la protection contre la violence et la discrimination fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, Pratiques des thérapies dites « de conversion », 2020, au para. 36
[5] Suzy Basile, Rapport de recherche, « Consentement libre et éclairé et les stérilisations imposées de femmes des Premières Nations et Inuit au Québec », Novembre 2022, disponible en ligne : https://cssspnql.com/produit/consentement-libre-et-eclaire-et-les-sterilisations-imposees-de-femmes-des-premieres-nations-et-inuit-au-quebec/
[6] Comité sénatorial permanent des droits de la personne, 2021, « La Stérilisation forcée et contrainte de personnes au Canada », disponible en ligne : https://sencanada.ca/content/sen/committee/432/RIDR/reports/2021-06-03_ForcedSterilization_F.pdf, Comité sénatorial permanent des droits de la personne, 2022, « Les cicatrices que nous portons: la stérilisations forcée et contrainte de personnes au Canada – Partie II » à la p. 31, disponible en ligne : Les cicatrices que nous portons : La stérilisation forcée et contrainte de personnes au Canada – Partie II
[7] Projet de loi S-250, Loi modifiant le Code Criminel (actes de stérilisations), adopté par le Sénat le 8 octobre 2024
[8] Laforest J, Gagné D. Chapitre 5. La violence conjugale. In: Laforest J, Maurice P, Bouchard LM, eds. « Rapport québécois sur la violence et la santé ». Montréal: Institut de santé publique du Québec; 2018. Voir aussi Lévesque, S. et Rousseau, C. (2021). « Coercition reproductive et violence entre partenaires intimes. Un guide d’intervention destiné aux professionne·le·s de la santé et aux intervenant·e·s ». Montréal : Université du Québec à Montréal.
[9] Voir le jugement de la Cour Suprême du Canada, R.C. Hutchinson, 2014 CSC 19 [2014] 1 R.C.S. 346
[10] Voir notamment Conseil canadien pour les réfugiés, « À propos de la traite – Canada et ailleurs », disponible en ligne : À propos de la traite – Canada et ailleurs | Canadian Council for Refugees, voir aussi Ligne d’urgence canadienne contre la traite des personnes, « Traite à des fins de travail forcé », disponible en ligne Traite à des fins de travail forcé – Canadian Human Trafficking Hotline
[11] Assemblée générale des Nations Unies, A/HRC/57/46/Add.1, Rapport du Rapporteur spécial sur les formes contemporaines d’esclavage, y compris leurs causes et leurs conséquences, Tomoya Obokata, Disponible en ligne : https://documents.un.org/doc/undoc/gen/g24/120/98/pdf/g2412098.pdf
[12] Ibid.
[13] Derocher, L. (2018). Intervenir auprès de groupes sectaires ou de communautés fermées : S’outiller pour protéger les enfants, Québec. Presses de l’Université du Québec, à la p.9
[14] Derocher, L. (2018). Intervenir auprès de groupes sectaires ou de communautés fermées : S’outiller pour protéger les enfants, Québec. Presses de l’Université du Québec, à la p.33